Saviez-vous que la Journée internationale des droits des femmes, ici au Mozambique, ne coïncide pas avec la journée de la femme mozambicaine ?
C’est pour cette raison qu’ici, nous n’avons pas seulement célébré la journée de la femme, mais un mois tout entier, qui commence le 8 mars et se termine le 7 avril, journée de la «Mulher Moçambicana».
En effet, le 7 avril 1971 est la date de la mort de Josina Machel, symbole de liberté et de résistance au Mozambique.
Pendant la guerre d’indépendance des colonies portugaises en Afrique, les femmes étaient des combattantes actives du conflit. Josina a pris part au mouvement de libération et à la lutte armée.
Le front féminin (l’unité consacrée à la formation politique et militaire des femmes) a eu une importance fondamentale également dans la construction d’écoles et d’hôpitaux pendant la période de l’Indépendance.
Sa mort, en raison de complications au foie à l’âge de seulement 26 ans, est survenue quatre ans avant de pouvoir voir le résultat des efforts déployés jusqu’alors.
Le Mozambique a choisi la date de sa mort pour célébrer le courage, la résistance, la lutte pour ses propres droits, et toutes les femmes, dans un monde où les règles et les équilibres ont souvent été décidés par les hommes.
C’est un jour placé sous le signe de chants et de capulanas – tissu typique local de toutes les couleurs et de tous les motifs utilisé pour les vêtements ou les coiffes – pour les femmes et les filles qui se réunissent pour des déjeuners, des dîners ou autres moments de plaisir.
Quelle meilleure occasion que cette journée pour renouveler notre engagement dans la lutte contre la violence de genre et, plus généralement, dans la promotion des droits humains et des droits des femmes et des filles?
Nous avons manifesté, nous avons débattu, nous avons écouté la radio diffusant les voix de femmes d’autres districts, nous avons parlé de santé mentale et de bien-être psychologique, de mariages forcés et de violence de genre, nous avons fourni aux femmes des différents centres où nous intervenons des téléphones portables pour qu’elles puissent contacter leurs familles encore dispersées dans diverses régions, et fourni des kits pour la création de petites entreprises aux femmes qui participent à nos activités. Et ensuite, comme toujours, nous avons chanté, parce que même si chaque jour est un jour pour continuer à lever haut le drapeau de la lutte contre la violence de genre, il est bon d’avoir un moment pour s’arrêter, pour réfléchir et pour célébrer ensemble!
Entre-temps, au niveau interagences, les organisations comme la nôtre qui opèrent sur le territoire et sont engagées dans la lutte contre la violence, ont entamé le processus de construction et d’adaptation d’une série d’activités de réponses qui pourront être utilisées à l’échelle nationale. Nous sommes fiers d’être présents à cette table de discussion aux côtés des organisations qui œuvrent dans le domaine de la protection et des secteurs du gouvernement concernés. Parce que la lutte contre la violence ne naît pas d’une crise spécifique, et ne se termine pas à la fin des jours de fête.
Comme Helpcode, nous nous engageons à affronter ce thème quotidiennement, mais ce fut agréable pour nous de trouver un moment pour célébrer ensemble. Je cède la parole à quelques photos de notre équipe et des femmes provenant des différents districts de Cabo Delgado qui nous ont accompagnés durant ce mois.
Giulia Moro , responsable du secteur de la protection au Mozambique