Combien de fois avez-vous entendu parler du Yémen au cours de ces derniers mois ? Certainement pas beaucoup. Pourtant, ce pays est au bord du gouffre. Depuis 2015, une série de conflits armés ont détruit et assiégé des villes, tué et laissé mourir de faim des centaines de milliers de personnes. Encore à ce jour, le Yémen est un pays au sein duquel il est difficile d’intervenir. Un pays où, le plus souvent, les conditions minimales de sécurité sont absentes et où la situation se dégrade rapidement.
Depuis les régions les plus touchées par les attaques, des vagues de familles ont abandonné leurs maisons et se sont dirigées vers des zones considérées comme étant plus calmes, mais où tout manque: il n’y a pas de travail, il est difficile de se procurer de la nourriture et les infrastructures sont fortement endommagées.
Ce sont les enfants, comme toujours, qui en souffrent le plus, et le risque qu’une génération tout entière grandisse sans avoir eu d’enfance est grand.
Cela nous a suffi pour décider d’intervenir au Yémen. Nous voulons aider la population des régions relativement plus stables à retourner à une situation normale. Nous voulons que les enfants qui ont dû emporter à la hâte quelques vêtements et quitter leur maison, leurs amis, le quartier où ils sont nés et qui se sont retrouvés du jour au lendemain dans un camp de réfugiés sous un toit de tôle, où il fait tantôt trop chaud, tantôt trop froid, retrouvent enfin le bonheur d’être des enfants.
Au cours de l’une de nos dernières interventions sur le territoire, nous avons connu et interrogé différents réfugiés qui vivent dans le camp d’Almelkah, dans le gouvernorat d’Al Dali’. Certains d’entre eux ont participé au projet de restructuration des salles de classe et des toilettes de l’école d’Ali Antar.
Les plus vulnérables d’entre eux, ceux qui sont le plus en difficulté, nous ont été signalés par les autorités locales. En échange de leur travail au sein de l’école, ils avaient reçu une somme d’argent qui leur a permis d’acheter de la nourriture et tout ce dont leurs familles et eux avaient besoin.
Parmi ces personnes, nous nous sommes entretenus avec Huriah Saleh Hassan, une femme de 53 ans, veuve avec cinq enfants à charge, réfugiée à Al Dali’ depuis juin 2021 en raison du conflit. Voici ce qu’elle nous a raconté:
« L’année dernière a été terrible. Pendant plusieurs mois, j’ai réduit mes portions, j’ai sauté des repas pour que mes enfants puissent manger. Grâce à Helpcode, j’ai réussi à offrir suffisamment de nourriture à mes enfants. Pour nous, cela a été fondamental, car grâce à cet argent, nous avons pu obtenir des provisions pour quelque temps et je suis parvenue à garantir à mes enfants une alimentation appropriée. »