Pour améliorer la santé menstruelle des jeunes filles, il faut avoir à la fois accès à des serviettes hygiéniques mais faire également une importante sensibilisation – non seulement aux jeunes filles, mais aussi à leurs parents et à leurs camarades – en matière de santé sexuelle et reproductive.
Au cours des trois derniers mois, nous avons réalisé, en partenariat avec l’UNICEF, des formations de sensibilisation sur plusieurs sujets dans cinq écoles du district de Gorongosa. Parmi ces formations, l’une d’entre elles portait sur la santé et l’hygiène menstruelles et était liée à une activité pratique visant à coudre des serviettes hygiéniques réutilisables, touchant au total 75 jeunes filles et 25 mères. En collaboration avec le service de district pour les femmes, la santé et le bien-être, l’équipe de Helpcode a développé une méthodologie participative où les mères et les filles ont partagé leurs connaissances et leurs doutes sur la menstruation, contribuant ainsi à dissiper les mythes et les normes sociales discriminatoires qui y sont liés.
Au cours de ces formations, les mères ont discuté de la manière dont leur propre mère et les autres femmes de la famille leur ont appris à gérer les menstruations lorsqu’elles étaient adolescentes, et ont confronté ces connaissances avec les informations disponibles aujourd’hui. Une maman, par exemple, a souligné que, dans le passé, on leur avait appris qu’une femme, lorsqu’elle avait ses règles, ne pouvait ni cuisiner ni se baigner dans les espaces communs ou dans la même rivière que les autres. Elle a en effet expliqué comment ces limitations imposées ont été surmontées de nos jours, du moins dans la plupart des régions.
Cet échange a été complété par des informations plus approfondies fournies et expliquées par le responsable technique des services de district pour les femmes et la santé, ainsi que par un atelier pratique pour apprendre à coudre (et laver correctement) des serviettes hygiéniques réutilisables.
Les participants à cette formation ont surtout été surpris par le fait que les menstruations puissent être le sujet d’une formation car, en particulier dans les zones rurales, elles sont considérées comme une « chose secrète » dont il ne faut pas parler en public. Au début certaines jeunes filles se sont senties gênées, mais ont fini par participer activement à la formation et ont manifesté l’intention de partager les informations reçues avec leurs amies. Les mères ont estimé que le fait de discuter de ce sujet en groupe contribue à rendre les relations avec leurs filles plus ouvertes et à comprendre leurs préoccupations.
Il est en effet urgent d’organiser davantage de formations sur ce sujet et de trouver un moyen d’impliquer les hommes et les garçons dans cette activité, car ils peuvent contribuer à un changement substantiel des comportements et à la disparition des préjugés et discriminations concernant les menstruations: mais pour cela, nous avons besoin de votre aide!