Il y a quelques mois, j’ai participé aux 16 jours d’activisme pour l’élimination de la violence de genre ici, au Mozambique. Une initiative lancée dans le monde entier pour nous rappeler encore une fois combien il est important de se battre personnellement pour cette cause, jour après jour.

Parler d’élimination semble utopique au vu des nombreux cas de harcèlement physique ou moral, ou encore de féminicide – entre autres – liés à la violence de genre. Malgré cela, nous tenons à répéter ce mot, ÉLIMINATION, en tant qu’objectif d’une initiative à l’échelle mondiale qui consiste à reconnaître la violence, en parler et hurler si besoin, afin d’y remédier définitivement.

Ce sujet touche l’ensemble de la société, sans distinction, mais dans un contexte de crise humanitaire qui augmente statistiquement les risques et les vulnérabilités, notre équipe est parvenue à allumer l’étincelle de résilience typiquement féminine, dans la pleine conscience d’être plus fortes en étant unies et en veillant les unes sur les autres. Par les femmes, pour les femmes.

Nous avons défilé dans les rues, nous avons pris place à la table stratégique pour l’établissement de la priorité de la prévention et de la réponse à la violence de genre pour 2023, nous avons fait participer les dirigeants locaux à des activités de sensibilisation, nous avons parlé avec des femmes et des enfants, et nous avons dansé avec eux. En coopération avec une troupe de théâtre locale, nous avons créé un spectacle pour enfants sur le thème de la prévention, qui sera mis en scène dans les hôpitaux. Ensuite, nous avons discuté avec les hommes des communautés sur le rôle masculin au sein de cette lutte.

Et ce, tout en poursuivant nos activités en faveur des familles en difficulté.

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Chacune de ces activités a permis à une personne qui, auparavant, pensait ne pas pouvoir s’exprimer ou être écoutée, de faire entendre sa voix. Chacune de ces activités a contribué à renforcer le sentiment selon lequel la lutte pour ses propres droits, ou pour les droits de personnes qui nous sont chères, ne nécessite pas de grands moyens, et qu’indépendamment du lien qui nous lie avec une personne, si l’on partage la même cause, l’union fait la force, et ne pas marcher main dans la main vers les mêmes résultats serait insensé.

En tant que réflexion finale sur ces trois semaines intenses, j’aimerais simplement dire : Levons-nous, où que nous soyons. Faisons entendre notre voix, chacun dans sa propre langue. Faisons-le, chacun selon ses propres moyens et méthodes. Ensemble!

Pour que la lutte contre la violence soit une cause pour laquelle nous sommes en première ligne chaque jour, et pour qu’elle soit reconnue non seulement dans les grands gestes, mais également dans chacune de nos actions et conversations.

Giulia Moro, responsable du secteur de la protection au Mozambique