La pandémie de coronavirus ne s’arrête pas, et le nombre de personnes contaminées et de décès continue malheureusement de croître. Les restrictions imposées pour limiter la propagation du virus dans le monde entier rendent la vie de tous les jours difficile et compliquent encore davantage nos interventions sur le terrain. Néanmoins, lorsque cela est possible, nous cherchons des moyens innovants pour continuer à apporter notre aide à ceux que nous soutenons depuis toujours, en respectant toutes les mesures de sécurité requises.
Dans les pays d’Afrique et d’Asie au sein desquels nous intervenons, l’épidémie est pour le moment limitée, et nous espérons qu’elle le restera. Voici les dernières actualités de la situation.
7 cas de COVID-19 sont confirmés au Mozambique. Fait préoccupant, toutefois : le retour au pays de milliers de Mozambicains qui vivent en Afrique du Sud pour le travail (mineurs, pour la plupart) suite au confinement total imposé par le gouvernement sud-africain, car le pays enregistre d’ores et déjà plus de 1 000 cas.
Pour faire face à une épidémie potentielle, une commission technico-scientifique, coordonnée par le ministère de la santé mozambicain, a été créée. Des mesures de prévention ont également été adoptées : la fermeture de tous les établissements scolaires, la suspension des visas (ceux déjà délivrés sont annulés), le renforcement des mesures de quarantaine de 14 jours pour tous les voyageurs, l’annulation de tous les événements comptant plus de 50 personnes, l’application de mesures préventives pour toutes les institutions, le renforcement des contrôles pour garantir les approvisionnements de marchandises.
Les bureaux de Helpcode dans le pays sont ouverts, mais à partir du 30 mars notre personnel travaillera à distance, notamment à Maputo, où la majorité utilise les moyens de transports publics pour se rendre au travail. Pour les personnes qui continueront à se rendre dans les bureaux, la présence d’une seule personne par pièce sera autorisée.
Les visites sur le terrain sont possibles uniquement en cas d’urgence (comme les interventions d’urgence et la distribution de semences) et en appliquant toutes les mesures de prévention nécessaires. Nos partenaires institutionnels ont été informés du report des activités.
Les mesures mises en œuvre pour la sécurité de notre personnel entraîneront un retard dans les activités planifiées qui impliquaient la présence de plusieurs personnes simultanément, telles que les formations pour les communautés rurales. Toutefois, nous évaluons la possibilité d’offrir une assistance à distance, par téléphone, ou en envoyant des supports de formation sur Whatsapp. Dans la mesure du possible, une « formation de formateurs » sera mise en place : notre équipe forme trois personnes au maximum, par exemple des agriculteurs, qui seront responsables de la diffusion des informations à d’autres petits groupes.
Enfin, nous élaborons des propositions destinées à garantir la continuité d’apprentissage des enfants des écoles élémentaires, à distance également. Nous vous en parlerons plus en détail prochainement.
Pour l’heure, seulement 3 cas positifs au COVID-19 ont été enregistrés sur 687 personnes testées au Népal, dont une guérison. Au cours des sept derniers jours, une jeune femme de 19 ans revenue de France via le Qatar, ainsi qu’un jeune homme de 32 ans du district de Dhading revenu des Émirats arabes unis ont été testés positifs. La jeune femme a été placée en isolement à l’hôpital Sukraraj de Teku, à Katmandou, et sa famille aurait été mise en quarantaine chez elle. Les autorités cherchent à identifier toutes les personnes ayant été en contact avec ces deux personnes afin de vérifier si elles ont été contaminées et éventuellement les isoler.
Le confinement total a été la mesure la plus importante mise en œuvre par le gouvernement népalais. Annoncé le 23 mars, il est prévu pour le moment pour seulement sept jours. Les districts de Kailali et d’Arghakhanchi ont en revanche étendu le confinement à une durée indéterminée.
D’autres mesures ont été adoptées depuis la semaine dernière par le gouvernement népalais pour limiter la propagation du coronavirus. Le 23 mars, les frontières terrestres avec l’Inde et la Chine ont été fermées pendant au moins une semaine, et les militaires contrôlent la situation. De nombreux Népalais travaillent en Inde et, lorsqu’ils retournent chez eux, ils sont placés en quarantaine Il a toutefois été constaté que des personnes n’ont pas respecté la quarantaine pour retourner dans leurs villes natales. C’est pourquoi les mesures de sécurité se sont renforcées.
Il convient de noter que les mesures strictes imposées par le gouvernement népalais, au regard d’un faible nombre de personnes contaminées, sont dues au fait que le pays ne dispose pas des structures sanitaires appropriées pour faire face à une éventuelle épidémie de coronavirus.
Outre les répercussions de taille sur le secteur du tourisme (dont nous avons déjà discuté), la pandémie touche différents secteurs économiques du Népal. La chute drastique des importations provenant de Chine a eu des conséquences sur l’industrie manufacturière, qui présente de grandes carences en matières premières, ainsi que le secteur de la construction.
Du point de vue social et sanitaire, le manque d’approvisionnements pour l’industrie pharmaceutique est grave. Certaines substances essentielles arrivent en effet depuis la province chinoise d’Hubei, où les importations ont été interrompues. Par ailleurs, l’Inde a imposé des restrictions à l’exportation de 26 types de matières premières, y compris les matières fondamentales, précisément parce que la chaîne d’approvisionnement depuis Hubei a été interrompue. Pour le Népal, l’on pouvait s’attendre à une pénurie de médicaments, mais heureusement l’Inde a accepté d’assouplir ses restrictions et a demandé au gouvernement népalais la liste des médicaments dont le pays avait besoin.
La situation s’est aggravée par la propagation de la pandémie au Moyen-Orient, principale source de transferts de fonds du pays, une part considérable, représentant plus de la moitié du PIB national. La suspension des permis de travail pour l’étranger a empêché de nombreux citoyens népalais de trouver du travail au Moyen-Orient, et par conséquent d’envoyer une partie de leurs revenus à leurs familles.
L’interdiction temporaire imposée par la Chine aux marchés des animaux a au moins permis de freiner les phénomènes de braconnage et le trafic d’animaux sauvages depuis le Népal. La médecine traditionnelle chinoise utilise des parties du corps d’animaux en voie d’extinction et certaines de ces espèces se trouvent sur le territoire népalais, où une grande lutte a été menée pour la sauvegarde de la faune locale.
L’équipe de Helpcode au Népal, comme tout le reste de la population, est confinée à la maison. « À Katmandou, on ne voit personne dans les rues ni aucun véhicule circuler. On se sent comme prisonniers chez nous » explique Bharat, coordinateur de nos projets au sein du pays.
Photo credit: Suresh Chaudhary/THT
Le ministère de la santé du Cambodge a annoncé dans un communiqué de presse de jeudi que cinq autres personnes ont été testées positives au test pour le COVID-19, portant à 98 le nombre total de personnes contaminées dans le pays, dont 11 personnes hospitalisées.
Le gouvernement a adopté une prakas, un arrêté, pour la fermeture des établissements scolaires, bars, salles de karaoké, cinémas, ainsi que pour la suspension des cérémonies religieuses.
Les frontières avec la Thaïlande et le Vietnam ont été fermées, tout comme les vols provenant de France, des États-Unis, d’Allemagne, d’Italie et d’Espagne.
Le gouvernement utilise également tous les moyens pour promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène et les comportements à suivre pour limiter la propagation du coronavirus, tels que des messages diffusés par haut-parleurs, des affiches et des bannières d’informations.
Le personnel de Helpcode travaille encore dans le bureau de Sihanoukville, où les autorités sanitaires n’ont pas pris de dispositions quant au télétravail, tandis qu’à Phnom Penh cette possibilité existe. Toutefois, dans les bureaux, le personnel est tenu d’utiliser du savon ou un désinfectant pour une bonne hygiène des mains et d’adopter les mesures de prévention indiquées.
Le gouvernement cambodgien a interdit toute activité au sein des écoles et des communautés. Nous avons donc dû interrompre nos interventions sur le terrain. Nous ne pouvons pas dispenser nos formations de sécurité dans l’eau. Avant la fermeture des écoles, nous avons tout de même pu revoir avec attention la bonne méthode pour se laver les mains et les mesures d’hygiène avec les établissements scolaires et les communautés que nous aidons.
À l’heure actuelle, en République démocratique du Congo, 54 cas de personnes contaminées par le COVID-19 sont enregistrés. Un premier cas a été enregistré à Goma, au nord du Kivu, une province orientale aux frontières de la région de Bukavu, où Helpcode intervient.
Pour limiter la propagation de la pandémie dans le pays, le gouvernement a renforcé les mesures de sécurité aux frontières et a suspendu les vols provenant de tous les pays considérés à haut risque. Les frontières restent ouvertes pour les avions et cargos, ainsi que pour les moyens de transport acheminant des marchandises. Toutefois, le personnel de bord est toujours soumis à des contrôles et à des examens.
La semaine dernière, Felix Tshisekedi, président de la République, avait ordonné la fermeture des écoles, universités, églises, bars, restaurants et discothèques, et limité les rassemblements à un nombre maximal de 20 personnes. Ces mesures resteront en vigueur au moins encore pendant trois semaines.
Des mesures plus drastiques ont en revanche été imposées à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. À partir du 27 mars et pendant quatre jours, un confinement total est prévu, auquel suivront deux jours durant lesquels les habitants de la ville pourront faire des réserves de nourriture et de biens de première nécessité, pour ensuite instaurer un nouveau confinement total pendant une nouvelle période de quatre jours. Cette alternance de confinements et de réouvertures se poursuivra pendant au moins trois semaines.
Le personnel de Helpcode à Bukavu travaille le plus possible à distance et maintient les mesures de distanciation sociale recommandées par l’Organisation mondiale de la santé. Comme indiqué la semaine dernière, toutes les réunions avec nos partenaires, comme les Nations unies, ont été annulées à court terme.
Les écoles sont fermées, mais nos activités de sensibilisation sur la prévention de l’épidémie de COVID-19 se poursuivent avec une campagne pour la promotion des mesures fondamentales d’hygiène par le biais de la radio et la distribution de tracts.
La Tunisie compte désormais 234 cas de COVID-19, dont 6 personnes décédées. Les restrictions adoptées la semaine dernière restent en vigueur, à savoir la fermeture de l’espace aérien et maritime, le couvre-feu de 18h à 6h, la fermeture des bars et restaurants, la suspension de toutes les fêtes et célébrations dans les mosquées (y compris le vendredi de prière).
Comme nous vous en avions déjà fait part la semaine dernière, les membres de notre personnel travaillent à distance, en Tunisie ou dans leur pays d’origine. Notre partenaire local IDH (International Institute of Human Development) commencera également à mettre en place le télétravail dès que possible.
Le premier cas de contamination a été confirmé cette semaine en Libye. Rappelons toutefois que la capacité de diagnostic du ministère de la santé libyen est très limitée.
Dans diverses régions du pays, un couvre-feu a été instauré en plus d’autres mesures d’ores et déjà mises en œuvre : la fermeture de l’espace aérien et maritime, la fermeture des bars et restaurants, ainsi que la suspension de toutes les fêtes et célébrations dans les mosquées (y compris le vendredi de prière).
Compte tenu de l’inaccessibilité de la Libye pour les opérateurs internationaux, aucun membre de l’équipe de Helpcode ne travaille dans le pays à l’heure actuelle.